TORONTO, le 31 mars 2021 – Le secteur canadien de la technologie financière tente de se remettre des défis posés par la pandémie et un nouveau rapport d'Accenture (NYSE : ACN) révèle que sa vigueur mondiale future dépendra, en partie, de la volonté et de la capacité de tous les acteurs de l'écosystème à favoriser l'innovation, la collaboration et l'expansion internationale.
L'étude mondiale, intitulée Collaborating to Win in Canada’s Fintech Ecosystem (Collaborer pour gagner dans l'écosystème fintech canadien), compare quatre pôles technologiques canadiens à 16 autres pôles fintech importants et émergents dans le monde. Dans l'ensemble, Toronto s'est classée 8e, Vancouver 12e, Montréal 14e et Calgary 16e, sur 20. Le rapport analyse également les tendances en matière de croissance de l'investissement mondial dans tous les centres, en soulignant que le Canada fait bonne figure en termes de nombre de transactions conclues. La valeur totale des transactions est cependant plus faible que celle des principaux centres mondiaux.
L'analyse a démontré que les villes canadiennes bénéficient déjà de solides bases fournies par le soutien du gouvernement, ainsi que de talents de grande qualité. On y apprend qu'elles sont toutefois en retard par rapport aux pôles technologiques tels que Hong Kong, Londres et Singapour en ce qui concerne l'adoption globale des fintechs.
« Nous sommes optimistes quant au potentiel futur de l'écosystème fintech canadien, ainsi qu'au rôle des startups et des autres institutions dans la façon dont elles adoptent le changement. Tout ceci profitera à tout le secteur des services financiers au Canada », se réjouit Robert Vokes, directeur général principal et responsable des services financiers pour Accenture au Canada. « Le Canada a beaucoup à apprendre et à apporter à ses homologues mondiaux, notamment ceux qui conçoivent des solutions de services bancaires ouverts, d'identité numérique et de portabilité des données. Notre écosystème, composé de fintechs canadiennes, de grandes institutions financières et de décideurs politiques, se réunit pour transformer et réinventer des modèles d'affaires qui répondent à l'évolution des comportements numériques des Canadiens. Pour ce faire, ils définissent et mettent en place les futures normes qui soutiendront le secteur, tout en préservant la solidité de notre système financier. »
Le rapport s'est appuyé sur un modèle d'analyse comparative exclusif pour déterminer les performances de Calgary, Montréal, Toronto et Vancouver par rapport à leurs homologues mondiaux, en fonction de cinq paramètres clés :
- Aide gouvernementale: Les quatre pôles canadiens ont enregistré des rendements satisfaisants en raison de la qualité de la réglementation nationale et de la facilité à créer une entreprise au Canada.
- Maturité de l’écosystème commercial: Les pôles canadiens accusent un retard par rapport aux autres pôles en ce qui concerne l'attraction d'un plus grand nombre d'investissements directs étrangers. Un regain d'intérêt pour la stimulation et la rétention des investissements transfrontaliers pourrait également profiter aux pôles canadiens, étant donné l'impact négatif de la COVID-19 sur les transactions fintech de 2020.
- Activité et financement de la fintech: Les pôles canadiens ont obtenu les plus faibles résultats dans ce domaine, tandis que la Silicon Valley a pris la première place. Les villes et les gouvernements canadiens devraient songer à poursuivre la promotion des investissements régionaux dans les fintechs et à attirer les sociétés de capital-risque afin d'accroître leur compétitivité dans ce domaine.
- Bassin de talent et d’innovation: Toronto se classe deuxième, tout juste derrière Berlin. Les pôles canadiens pourraient améliorer leur note globale en matière de bassin de talents et d'innovation en mettant davantage l'accent sur la commercialisation des technologies locales. Ceci pourrait se faire en renforçant la collaboration entre le monde universitaire et l'industrie.
- Disponibilité et adoption des technologies: Le Canada est en retard sur bon nombre de ses homologues américains et asiatiques en raison des difficultés de connexion à l'Internet à haute vitesse pour les populations éloignées. Les pôles canadiens pourraient s'améliorer en observant comment des leaders tels que Hong Kong, la Silicon Valley et Tel-Aviv encouragent les entreprises à adopter la rupture et à développer des produits et des services basés sur les dernières technologies, notamment par des politiques et des incitations favorables aux fintechs.
« Lorsqu'on se projette après la pandémie, l'écosystème canadien des services financiers continue de se développer - les fintechs canadiennes adoptent une approche sans frontières, suscitant l'intérêt des investisseurs internationaux. De leur côté, les institutions financières adoptent plus que jamais l'état d'esprit des entreprises technologiques », affirme Vikas Shreedhar, directeur général et responsable infonuagique pour Accenture au Canada. « Et avec les pressions du marché et de la réglementation qui poussent les fintechs canadiennes sous les feux de la rampe, l'écosystème des services financiers aura le potentiel d'offrir les expériences numériques les plus personnalisées et les plus transparentes que les Canadiens n’aient jamais vues grâce aux progrès en matière de Cloud, d'intelligence artificielle et d'interface de programmation d'applications. »
Pour combler l'écart entre le Canada et les principaux centres mondiaux de fintech, il faudra un effort de patience et de coordination dans tout l'écosystème. Et pour que les fintechs et les institutions financières canadiennes tirent les leçons de 2020 et profitent de leur élan pour sortir encore plus fortes de la récession, le rapport a identifié trois domaines thématiques déterminants :
- Faire progresser le volet innovation: en dépit d'institutions de classe mondiale et d'investissements publics substantiels dans la recherche et la formation, le Canada continue d'avoir du mal à transformer ces jeunes entreprises en multinationales de haute technologie bien de chez nous. Le développement plus poussé de bacs à sable réglementaires est une approche qui pourrait profiter aux entreprises innovantes, tout en équilibrant les objectifs publics de stabilité et de sécurité financières.
- Se donner des ambitions mondiales: afin d'accélérer davantage la croissance de l'écosystème des services financiers du Canada, il faudra non seulement faire appel à des talents transfrontaliers, mais aussi faire appel à l'expertise et aux capitaux internationaux. Les fintechs canadiennes cherchent de plus en plus à se développer au-delà du Canada avec une mentalité "sans frontières", ce qui stimule l'intérêt des investisseurs internationaux pour l'écosystème canadien. La participation étrangère aux transactions fintech canadiennes a également été un facteur important du maintien de la position des pôles canadiens parmi ceux qui connaissent la croissance la plus rapide au monde.
- S’unir pour gagner: le comportement numérique des Canadiens et l'adoption des fintechs se sont considérablement accélérés pendant la pandémie, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la confidentialité et à la sécurité des données numériques. Les fintechs et les institutions financières identifient d'ailleurs de plus en plus de nouvelles possibilités de collaboration pour répondre à l'évolution des habitudes des consommateurs. L'utilisation de plateformes de services bancaires en ligne signifie que les marques qui n'appartiennent pas au secteur bancaire peuvent également être amenées à utiliser de nouveaux modèles en collaboration avec les banques. À mesure que les frontières du secteur s'estompent, les principaux acteurs proposeront davantage de produits et d'expériences en travaillant de concert, à la confluence de leurs forces respectives.